Durant mes 25 annnées d'enseignement, j'ai pu observer de fortes disparités entre les enfants, sur le plan émotionnel, sur le plan moteur, sur le plan attentionnel et sur le plan cognitif. Alors que tout semble si facile pour les uns, pourquoi tout est si difficile pour les autres ?
Une fois écartées les éventuelles déficiences de l'acuité auditive ou visuelle, de la mobilité oculaire ou déficiences intellectuelles, les raisons en sont généralement recherchées du côté des écrans, du milieu socio-professionnel, de la qualité et de la durée du sommeil, de la sécurité affective, ... Si chacun de ces facteurs peut effectivement fournir une ou des explications tout à fait plausibles, il faut aussi reconnaître qu'ils sont à mettre hors de cause pour bon nombre d'enfants.
Et si la faute était aux réflexes archaïques ?
Un réflexe est une réponse involontaire du système nerveux suite à un stimuli sensoriel. Les réflexes archaïques sont des mouvements innés, que l'on observe beaucoup chez le nouveau né. Certains d'entre eux sont systématiquement testés à la naissance par l'équipe médicale.
Leur rôle est d'assurer la protection et la survie du bébé. Ils participent par ailleurs à la maturation du système nerveux, et au développement du tonus musculaire. Ils interviennent dans le développement du système vestibulaire et du système oculaire, et forment les connexions de base de la motricité.
Ils apparaissent dans un ordre chronologique précis dès la vie intra-utérine, mais également au moment de l'accouchement (pour 17 d'entre-eux) et dans les mois qui suivent la naissance. Ils s'intégrent (c'est à dire se mettent en veille) successivement les uns après les autres, dans l'année suivant la naissance pour la grande majorité d'entre eux.
Chaque réflexe évolue en trois phases : de l'émergence à l'intégration en passant par la maturation. Chaque étape a son importance. Un réflexe qui n'aurait pas émergé, ou qui ne se serait pas complètement développé, ou qui n'aurait été que partiellement ou pas du tout intégré, non seulement créera une sorte d'embouteillage empêchant la bonne évolution d'autres réflexes, mais aura également des incidences sur le développement moteur, émotionnel, attentionnel, et cognitif de l'enfant.
Ainsi, les aléas de la grossesse (alitement - stress - prématurité), de l'accouchement (très long - très rapide - césarienne - extraction instrumentale), de la mobilité du bébé (immobilisation thérapeutique - trotteur - parc - stations prolongées en transat / maxi-cosy / - marche précoce - etc...) vont interférer sur le cycle des réflexes. D'où l'intérêt de laisser bébé se déplacer, et ce par ses propres moyens, afin qu'il se retourne, qu'il rampe, qu'il marche à quatre pattes, qu'il s'assoit seul, etc ...)
En cas de perturbation de l'une ou l'autre de ces trois phases, l'enfant (ou l'adulte) sera parasité par des mouvements réflexes toujours actifs et bien souvent aura mis en place des mécanismes de compensation coûteux en énergie et parfois peu efficaces.
Un certain nombre de troubles sont alors observables :
- au niveau de la sphère motrice : agitation - manque de coordination et d'équilbre - difficultés dans certaines activités physiques et sportives - troubles de l'écriture - troubles de l'oralité - énurésie - encopésie - mal des transports -
- au niveau de la sphère émotionnelle : timidité - impulsivité - manque de confiance en soi - relation difficile avec les autres enfants - troubles du comportement -
- au niveau de la sphère cognitive : troubles des apprentissages : lecture, écriture, mathématiques - troubles de l'attention et de la concentration - troubles de la mémorisation -
Ainsi l'enfant se verra "étiqueté" : l'irrémédiable rêveur, l'agité invétéré, l'hyper-angoissé, le désordonné, le maladroit, le paresseux, ...
Ces comportements résultent souvent de réflexes non-intégrés, sur lesquels l'enfant n'a malheureusement pas de contrôle.
Il est donc peut-être vain de vouloir à tout prix corriger ces comportements sans d'abord se tourner vers les éventuels responsables que sont les réflexes.
Après avoir échangé sur le ou les motifs de votre demande et avoir déterminé votre besoin, je vous proposerai d'effectuer un bilan des réflexes archaïques (séance d'une heure). Celui-ci me permettra de déterminer quels sont les réflexes sur lesquels intervenir, de définir le planning d'intégration en fixant l'objectif de chacune des séances. Les séances d'intégration durent 45 minutes, au rythme d'une toutes les deux à trois semaines, entre lesquelles l'enfant effectuera quotidiennement à la maison, pendant 5 à 10 minutes, certains exercices destinés à ancrer l'intégration du réflexe travaillé.
Extrait de Xenius sur les reflexes archaiques - Arte tv : https://www.youtube.com/watch?v=MkNKMW8V-gc&t=247s